Peintre d’origine bruxelloise, Adam-François Van der Meulen débute sa carrière dans les Pays-Bas espagnols. Dès 1648, il se forme auprès du peintre de batailles flamand Pieter Snayers. Avec sa technique virtuose et son pinceau brillant, la renommée du jeune peintre ne tarde pas à franchir les frontières : vers 1664, il est appelé à Paris par Charles Le Brun, premier peintre de Louis XIV et directeur de la Manufacture royale des Gobelins. D’abord paysagiste aux Gobelins, il obtient rapidement la charge de « peintre des conquêtes du Roi », qu’il accompagne dans tous ses voyages et ses opérations militaires. Son nom reste aujourd’hui attaché à la chronique du règne de Louis XIV.
Ces deux tableaux comptent parmi les plus achevés de la période flamande de Van der Meulen. À cette époque, il réalise de petites scènes de genre militaire dans un style plein de force et de fougue. Ici, le combat fait rage sur le devant de la scène : les deux cavaleries ennemies s’élancent brutalement l’une contre l’autre dans un combat fracassant au corps à corps. Le groupe de combattants forme une mêlée comme un seul personnage, grouillant, d’où ressort le cheval cabré et le cavalier brandissant son épée. Le motif du choc de cavalerie, représentation par excellence de la force du mouvement, inventé par Léonard de Vinci dans sa célèbre fresque de la Bataille d’Anghiari pour le Palazzo Vecchio de Florence (aujourd’hui disparue), aura une immense fortune auprès des artistes.
Mais c’est l’importance accordée au paysage qui fait l’originalité des peintures de batailles de Van der Meulen. D’une part, ils sont d’un réalisme jusqu’alors inédit : s’appuyant sur une observation rigoureuse de la réalité grâce à de nombreux relevés et études d’après nature, Van der Meulen représente les lieux avec une grande précision topographique. Le peintre garde de ses origines le goût de la description et du détail propre à la peinture flamande. D’autre part, l’attention portée aux variations atmosphériques et lumineuses est remarquable. Avec une facture enlevée, tout en frottis léger, il peint avec justesse les jeux de lumière tamisée par les frondaisons et les combats qui se poursuivent jusqu’à l’horizon dans les lointains vaporeux.
H. D.
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