Épouse du romancier et critique au journal Le Figaro Robert de Bonnières, Henriette a trente-cinq ans lorsqu’elle pose pour Renoir.

Le peintre est alors le seul parmi les impressionnistes à vivre de ses talents de portraitiste. A la fin des années 1870, lorsque l’échec commercial des expositions impressionnistes le pousse à revenir au Salon officiel, il s’y présente en effet comme peintre de portraits. Sa clientèle est composée d’un petit groupe de mécènes, des banquiers pour la plupart, qui lui demandent des portraits de leur femme et de leurs enfants. Renoir exécute ces commandes plus rapidement qu’il n’est d’usage à l’époque. Trois séances de pose peuvent suffire pour un grand portrait à mi-corps. Les tarifs du peintre sont ainsi bien inférieurs à ceux des portraitistes habituels de la haute bourgeoisie, tels Léon Bonnat, Paul Baudry ou Carolus-Duran.

Renoir, qui n’est pas très satisfait de son portrait, se heurte à la difficulté de fixer ce visage au teint pâle et cette silhouette gracile bien éloignée du canon de beauté qu’il affectionne, celui des jeunes filles de Montmartre aux formes pleines et aux joues colorées. Dans ce singulier tableau, l’audace des couleurs, aux touches vibrantes, contraste avec l’aspect conventionnel de la mise en scène dans un intérieur bourgeois. D’autres artistes, aux styles les plus divers, tels Blanche, Tissot, Helleu, Forain et Besnard feront également le portrait de la belle Henriette de Bonnières.

I.C.

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