Cette « vitrine pour objets d’art » est commandée en 1893 à Carabin par la Ville de Paris et exposée en 1895 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Carabin y célèbre les « arts appliqués ».

Deux femmes nues symbolisant le Bois tendre et le Bois dur supportent le pupitre vitré, placé en avant-corps. Sur les deux panneaux latéraux sont sculptés, d’un coté, la Céramique au-dessus d’une niche où dort l’Argile, de l’autre, le Métal encore enfoui dans les profondeurs de la terre et la Flamme dont la chevelure soulevée forme « un panache incendiaire ». Au dos figure une allégorie de la Pierre tenant dans ses mains un marteau et un ciseau. Carabin s’est lui-même représenté sous les formes d’un masque grimaçant en train d’épier, comme dans Suzanne et les vieillards, les beautés modernes situées à l’avant du meuble.

La vitrine résume toutes les conceptions de Carabin en matière d’ébénisterie. Elle est en noyer massif, bois très apprécié par Carabin pour ses qualités de densité, de résistance et de finesse de grain. Partisan d’un retour à l’artisanat d’art, Carabin vante l’utilisation des bois « indigènes » préférés aux bois exotiques, fustige « l’abominable camelote contemporaine  qui s’appelle le plaqué » et critique les artistes de l’Art nouveau qui « donnent de la matière à une forme et non une forme à la matière ». Le thème de la femme cariatide, emblématique des fantasmes et des hantises de l’époque 1900, parcourt et résume l’oeuvre de Carabin. De manière quasi-obsessionnelle, il choisit comme modèle unique une femme au haut chignon qu’il n’hésite pas à étirer, ployer ou courber pour mieux l’adapter à sa fonction décorative et structurelle.

D. M.

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