Ce vase en forme d’amphore dépourvue d’anses illustre bien la virtuosité atteinte par Baccarat grâce au nouveau procédé de gravure à l’acide récemment mis au point par le chimiste Kessler.

Les motifs de bacchanales (Bacchus dans un char tiré par deux tigres sur une face,  Ariane (?) dans un attelage remorqué par quatre chèvres sur l’autre) se détachent en rose sur fond blanc à la manière d’un camée antique. Entre les sujets principaux, se déploie une frise de palmettes et d’enroulements d’un très bel effet décoratif.

Les cristalleries de Baccarat sont au XIXe siècle la plus importante fabrique de verre en France. Malgré la concurrence des firmes étrangères, elles obtiennent la grande médaille d’honneur aux Expositions universelles de 1855 et 1867. Les rapporteurs de l’Exposition de 1867 considéraient même le cristal français supérieur au cristal anglais « sous le rapport de la diversité des produits, de la variété et du bon goût des formes ».

L’acquisition de ce vase, dont il existe d’autres exemplaires au Chrysler Museum à Norfolk et au musée d’Orsay à Paris, en cristal bleu sur fond blanc, vient compléter la collection de verreries du Petit Palais très riche pour la période Art Nouveau, mais très dépourvue pour la période qui précède, si l’on excepte un pichet du « Verre d’eau » de Bracquemond.

D. M.

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