Évêque de Magnésie mort martyr sous Septime Sévère, en 202 ou 203, Saint Charalampe tient par les cheveux le démon, symbole de la maladie et de la mort.

Il porte une chasuble pourpre, couleur associée au martyre, et brandit la crosse épiscopale dont il se sert pour frapper l’horrible créature, enchaînée aux pieds et aux mains. Sa majesté, rendue par la finesse de ses traits et de sa barbe, par la richesse des plissés de son vêtement dont émerge dans le bas une étole ornée, contraste avec la laideur du diable, représenté comme un monstre hybride à la peau verte, aux oreilles de loup pointant dans une crinière désordonnée, à la denture effrayante, aux ongles et aux doigts rouges de sang.

La suprématie des forces du bien sur les forces du mal est rendue par la taille imposante du saint et sa position centrale, contrastant avec la petitesse du monstre, relégué sur le côté gauche. Le saint est en action, comme le montrent le bras levé, les jambes pliées, prêtes à se déployer pour bondir. L’absence de fond d’or et la pose sans hiératisme donnent l’impression d’un style populaire, mais l’icône est en réalité raffinée dans ses détails, la subtilité de ses coloris et sa force de suggestion. Le pointillisme du sol évoque l’école ionienne.

La petite taille de l’objet suggère une icône domestique, dont le thème renvoie à une fonction de protection. Charalampe était en effet considéré comme le protecteur des hommes et des bêtes contre la peste et les maladies contagieuses, en raison d’un miracle accompli lors de son martyre.

R. Z.

Autre base documentaire

Autres bases documentaires

Découvrez une sélection de bases documentaires en ligne présentant des oeuvres du Petit Palais ou des documents en lien avec l'histoire du bâtiment et du musée.