Entre 1905 et 1912, Bourdelle se consacre à la figure de Pénélope, femme d’Ulysse, qui attendit fidèlement le retour de son mari. Il en crée trois versions de tailles différentes, avec quelques variantes.

Celle que le Petit Palais possède en est une version intermédiaire, sans fuseau, le pied saillant. Il s’agit du second exemplaire de la Pénélope intermédiaire, fondu sans doute entre 1924 et 1946. A l’origine de l’oeuvre, on trouve au Musée Bourdelle plusieurs croquis qu’il fit de la silhouette de son élève, sa future seconde épouse, Cléopâtre Sévastos contemplant une œuvre d’art dans un musée londonien. L’un d’eux est sous-titré avec poésie Sevastos devant les divins Hindous et daté d’août 1906. Le visage de Pénélope doit en revanche beaucoup à celui de sa première épouse, Stéphanie van Parys.

Pénélope reflète des influences diverses, à l’œuvre dans la sculpture de Bourdelle depuis les années 1900. Elle doit à la Grèce antique sa position hanchée, qu’on appelle un contraposto, et son drapé de caryatide ; elle a l’attitude d’une tanagra, ces statuettes antiques si collectionnées au tournant du siècle. Elle emprunte ses formes pleines à la statuaire indienne, dont Bourdelle est un grand admirateur. Sa sinuosité rappelle celle des Vierges gothiques parisiennes du XIVe siècle. Ces références savantes sont mises au service d’une construction très moderne en plans géométriques, et d’un socle original, presque cubiste, qui ancrent l’œuvre dans la modernité.

A. S.

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