Dans une lettre à son compatriote Bourdelle, qui lui fait connaître la sculpture, Maillol confie le plaisir qu’il ressent à observer les flots : « Je fais des études sur la mer. Cela fait un effet très drôle de peindre la mer, on ne sait jamais de quelle couleur elle est. » Aussi, lorsqu’il aborde le nu, Maillol lui donne tout naturellement l’aspect d’une baigneuse.
La composition adopte un schéma spatial sans horizon rythmé par les volutes décoratives héritées du Japonisme. Les sinuosités de la vague dont l’écume enveloppe la baigneuse répondent aux ondoiements de la chevelure. Cette représentation fusionnelle de la baigneuse et de l’élément marin évoque la très sensuelle Femme à la vague (1868, New York, The metropolitan Museum of Art) de Gustave Courbet, dont Maillol admirait la puissance picturale.
Les courbes harmonieuses du nu traité de manière synthétique, s’inscrivent avec netteté dans le format presque carré de la toile, à la manière d’une métope de temple grec. Le choix d’une peinture mate fait aussi référence à l’architecture et plus précisément à la peinture murale dont Puvis de Chavannes est alors le grand rénovateur.
La chronologie des peintures réalisées par Maillol avant 1900 reste difficile à établir. Par le rapport architectural du corps à l’espace, par la clarté des contours et la plénitude des formes, La vague annonce les grandes sculptures de nus féminins auxquelles Maillol va se consacrer dès les premières années du XXe siècle.
I. C.
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