Actrice et tragédienne réputée, Sarah Bernhardt a su faire de sa vie une légende. Elle a inspiré des peintres, des sculpteurs, des affichistes, des photographes qui ont laissé d’elle d’innombrables images. Le Petit Palais conserve son portrait le plus célèbre : celui peint par Clairin en 1876.
Sarah Bernhardt s’est passionnée pour la sculpture qu’elle commence à pratiquer au début des années 1870. Élève des sculpteurs Mathieu Meunier et Franceschi, elle expose pour la première fois au Salon des artistes français en 1876. Elle est une excellente portraitiste comme en témoigne le buste de Victorien Sardou. Conventionnel dans ses premiers essais, son style évolue rapidement vers une expression libre et originale privilégiant les formes sinueuses inspirées par la nature. Lors de ses séjours à Belle-Ile, elle ramasse sur la plage des coquillages, des poissons, des algues qu’elle moule ensuite en plâtre. De retour à Paris, elle fait réaliser des tirages en bronze à partir des empreintes prélevées sur la côte bretonne. « Cela produit des choses magnifiques, de vrais bronzes japonais aux formes étranges et tourmentées », écrit-elle.
La dague-sculpture acquise le 4 décembre 2014 en vente publique est une pièce unique offerte au bijoutier René Lalique par Sarah Bernhardt elle-même. Elle a été présentée à l’Exposition universelle de Paris en 1900 dans la vitrine « Algues poissons » qui regroupait les créations de l’artiste. Mi-objet / mi-sculpture, la dague exerce un étrange pouvoir de fascination. Sarah nous démontre sa parfaite maîtrise d’un art difficile et nous ouvre les portes d’un imaginaire transcendé.
D. M.
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