Gustave Courbet s’est représenté comme le jeune rapin qu’il était alors, d’une élégance bohême, se déplaçant avec son carton à dessin et son épagneul noir à la recherche du motif. La tête fine, encore imberbe, encadrée de longs cheveux noirs et bouclés, nous restitue la beauté d’un jeune homme sûr de lui et déjà prêt à conquérir Paris.

La perspective en contre-plongée laisse voir à droite un paysage de campagne qui évoque les reliefs escarpés du Doubs, région natale que Courbet aimait par-dessus tout. Il y retourna tous les étés peindre ce pays d’Ornans, à proximité des montagnes du Jura et de la Suisse.

On remarque dans le ciel lumineux à l’arrière plan, les débuts de l’application des couleurs au couteau, technique développée par la suite par le peintre avec une remarquable dextérité. Ce portrait, sans doute le premier, s’inscrit dans la série des autoportraits de jeunesse dont la date d’exécution est souvent difficile à établir. Celui du Petit Palais fut exposé en 1844 sous le titre Portrait de l’auteur au numéro 414 du catalogue. Pour la première fois Courbet avait la satisfaction de voir une de ses œuvres acceptée au Salon.

La peinture montre les traces de nombreuses retouches et repentirs. Elle semble avoir été conçue au départ pour un format cintré, à destination peut-être d’un dessus de porte comme le laisserait deviner sa perspective surélevée. La date de 1842 a dû être mise par Courbet a posteriori.

I.C.

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