Ambroise Vollard profite de l’inauguration de sa nouvelle galerie au 6, rue Laffitte, dans le 9e arrondissement, pour organiser en juin 1896 une importante exposition consacrée aux peintres-graveurs.

Il crée ainsi l’événement autour de la publication de son premier album d’estampes, réunissant des estampes de maîtres renommés, tels que Besnard et Fantin-Latour, qui devaient garantir le succès commercial de l’entreprise. S’y ajoutent les œuvres de jeunes artistes dont certains incarnent déjà une nouvelle modernité, comme les nabis, et des étrangers, comme Edvard Munch et Jan Toorop. Les techniques choisies sont elles aussi variées, de la gravure sur bois au papier gaufré, mais l’engouement de Vollard pour la lithographie en couleurs l’emporte sur l’ensemble.

L’affiche annonçant l’exposition, elle aussi lithographiée en couleurs, est confiée à Pierre Bonnard qui participe d’ailleurs audit album. Dans la partie supérieure de sa composition, une femme contemple une estampe que l’on distingue par-dessus son épaule. En partie basse, le texte se déploie sur un dossier blanc et sur un carton à dessin vert sombre. Le choix de l’écriture calligraphiée est ambitieux : en dessinant sur la pierre, il faut anticiper « l’effet miroir », l’inversion de l’image lors de l’impression. 

L’exposition est un succès, mais les souscripteurs et amateurs sont rares. Les deux recueils d’estampes de Vollard sont des échecs commerciaux. Ce dernier abandonne son projet d’un troisième album qui devait leur faire suite.

C. R.
 

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