Prostituée d’Alexandrie au Ve siècle, sainte Marie l’Égyptienne se convertit dans l’église de la Résurrection à Jérusalem. Elle se retira dans le désert palestinien, dans la région du Jourdain, où elle vécut le reste de ses jours dans la solitude et la pénitence.

L’icône est la transcription fidèle du portrait qui en est fait dans sa vie, écrite au XVIIe siècle et attribuée à Sophronios. Comparable à une « ombre », elle présente un visage émacié par le jeûne et la rudesse de sa vie, de même qu’un corps squelettique. Ses cheveux blancs « comme la laine » sont épars, elle porte un simple manteau jeté sur sa peau brunie par le soleil. Les rehauts de blancs renvoient à la lumière incréée, signe de sa sainteté.

La scène commémore la rencontre du moine Zosime, qui vint la visiter au soir de sa vie. Vêtu de l’étole sacerdotale, il lui donne la communion, faite de pain trempé dans le vin, à l’aide de la cuillère liturgique à long manche en usage dans l’Église byzantine. La sainte ouvre la bouche pour recevoir la communion qu’elle accepte de la main droite. Son bras gauche replié sur sa poitrine cache sa nudité dans un geste de pudeur.

Le monachisme se développa dès le IVe siècle en Égypte et en Palestine, à la suite du grand ermite saint Antoine qui engagea ce mouvement et dont la vie nous est connue par le récit qu’en fit Athanase d’Alexandrie peu après la mort du saint, en 356. Marie l’Égyptienne est l’une des rares figures féminines d’ermites connues.

R. Z.

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