Né à Paris dans une famille originaire de Pleyben, dans le Finistère, Octave Penguilly L’Haridon intègre l’Ecole Polytechnique en 1831. Il conjugue rapidement sa carrière militaire à une formation artistique auprès du peintre Charlet, sans renoncer toutefois à ses fonctions d’officier, qui lui valent de devenir directeur du musée de l’Artillerie à partir de 1854. Le peintre expose au Salon de 1835 à 1870. S’il traite volontiers des sujets historiques en armure, tant sur toile que dans le domaine de l’illustration, il est surtout connu de nos jours comme l’un des premiers et des plus originaux chantres du paysage breton.
Cette originalité lui vaut l’admiration de Baudelaire dans ses critiques du Salon, enthousiasme que l’on retrouve chez Théophile Gautier : « Loin du chemin des hommes, le long des baies désertes, dans les criques connues du goéland et de la mouette, il [Octave Penguilly L’Haridon] va en quête de roches aux configurations étranges et monstrueuses, d’horizons bizarrement déchiquetés, de mers glauques et céruléennes, et, avec une exactitude de daguerréotype, il reproduit des sites scrupuleusement vrais qu’on croirait pris dans la Lune ou dans Mars, tant ils diffèrent des aspects qu’on a l’habitude de voir » (Abécédaire du Salon de 1861, p. 305).
En effet, par son aspect minéral et son cadrage étonnant faisant l’économie du ciel, cette vue des côtes normandes de Belleville (Seine-Maritime) peinte en 1868 évoque l’univers presque fantastique des meilleures toiles de l’artiste. Présentée au Salon de 1869 (Côtes de Belleville, n° 1895) avec une autre variation sur le thème des falaises (Les Spatules, n° 1894, acquis par l’Etat et envoyé au musée des Beaux-Arts de La Rochelle), cette marine est l’un des derniers chefs d’œuvre de l’artiste, mort en 1870.
C. L.
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