Suite au séjour à Rome comme pensionnaire de l’Académie de France, Ingres reste en Italie jusqu’en 1824. Le peintre vit alors grâce aux commandes de portraits et réalise, pour une clientèle privée, de petites scènes à sujet historique.
Il peint la mort de Léonard dont François Ier recueille les derniers soupirs pour le comte de Blacas, ambassadeur de Louis XVIII et personnalité influente sous la Restauration. L’œuvre, d’esprit troubadour, s’inspire librement de l’histoire de France envisagée sous l’angle de l’anecdote édifiante.
On sait que Léonard, venu en France à l’invitation de François Ier, est mort à Amboise en 1519. L’épisode, sans doute fictif, de sa mort en présence du roi est extrait des Vies de Vasari. Cet ouvrage, paru en 1550, célèbre l’excellence de la peinture italienne selon une courbe ascendante partant de Cimabue pour arriver à Michel-Ange et Raphaël.
Ayant interrompu ses études très jeune, le peintre s’appuie d’avantage sur son exceptionnelle mémoire visuelle que sur ses connaissances littéraires pour composer des sujets historiques. Divers tableaux célèbres exposées au musée du Louvre lui ont en effet servi de modèles pour représenter les personnages de la scène. Le recours à la citation iconographique se décèle ainsi aisément dans le visage de François Ier transposé du portrait peint par Titien en 1538. La figure de Léonard mourant est en revanche une création typiquement « ingresque » avec sa torsion expressive du cou et son chromatisme subtil.
A la manière du théâtre romantique, Ingres associe dans une même scène l’émotion sublime inspirée par la mort du héros et le divertissement avec des personnages plus anecdotiques qui restituent le pittoresque d’une époque.
I. C.
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