Grâce à 80 oeuvres d’art, du XIIe au XVIIIe siècle, sélectionnées parmi les trésors artistiques de trois des plus célèbres temples zen de Kyôto (dont deux sont inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco) et jamais encore présentées en Europe, cette exposition a été l’occasion pour le public français de découvrir la culture Zen en ses multiples composantes, au-delà des visions occidentales ou parfois réductrices.
Les traditions cultuelles étaient représentées par d’imposantes peintures de divinités et figures sacrées datant des XIVe et XVe siècles, accompagnées d’objets rituels d’une grande force esthétique. Essentielle à la culture zen, la peinture à l’encre était présente grâce à des chefs-d’oeuvre des maîtres du XVe et du XVIe siècle : Shûbun (XVe), Sesshû Tôyô (XVe) , Kanô Motonobu (XVe-XVIe). Apparaîtront ainsi les liens étroits entretenus par les moines zen avec la culture savante de leur temps, les poésies et la littérature chinoise notamment. L’évolution de la cérémonie du thé a été évoquée par de magnifiques objets ayant appartenu au 8e shôgun Ashikaga Yoshimasa (1436-1490), grand amateur d’art et commanditaire du Pavillon d’Argent, Gingakuji.
En complément ont figurées des oeuvres liées aux deux très célèbres maîtres du thé du XVIe et XVIIe siècle : Sen no Rikyû et Genpaku Sôtan. En explosion picturale finale, des peintures des maîtres du XVIIIe siècle - Itô Jakuchû, Maruyama Ôkyô, Ike no Taïga - ont ouvert aux mondes du paysage, des fleurs et des animaux réels ou fantastiques. Un parcours introductif construit par les photographies contemporaines de Hiroshi Moritani a révélé au public la vie quotidienne des acteurs actuels de la tradition spirituelle zen.