Nouvelle galerie des sculptures

Le Petit Palais est heureux de présenter cet automne sa nouvelle galerie des sculptures qui permet à la grande galerie nord de retrouver sa vocation première comme à l’ouverture du musée en 1900.

   Trente-et-une sculptures issues des collections du musée mais également de la COARC (Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris) permettent de découvrir et de mieux comprendre la statuaire du XIXe siècle. La sélection des sculptures présentées dans cette nouvelle galerie évoque l’exubérance et le foisonnement des styles à la fin du XIXe siècle. S’y côtoient d’imposantes effigies sculptées par Ernest Barrias, Auguste Bartholdi ou David d’Angers mais aussi des œuvres moins connues voire inédites, typiques de la sculpture des années 1900, comme Monnaie de Singe de François Rolard ou La Danse de Bébé de Paul Roussel.

 

Une collection unique de plâtres du XIXe siècle

Vue de la galerie de sculptures : au centre, "Maria Deraismes" de Barrias   À la fin du XIXe siècle, la sculpture est partout à Paris : dans les musées, mais aussi dans les rues, sur les façades, sur les places et dans les jardins. La « statuomanie » triomphe. La Ville de Paris, par ses commandes, a largement contribué à faire de la capitale un vaste musée de sculptures à ciel ouvert. Fait exceptionnel, la plupart des modèles en plâtre – étape intermédiaire essentielle au XIXe siècle dans le long processus de création d’un bronze ou d’un marbre - ont été conservés.

   La Ville s’est ainsi constituée, à partir de 1870, une magnifique collection qui témoigne de l’inventivité des sculpteurs de la période. En effet, à cette époque, on ne se restreint plus aux sujets religieux ou mythologiques, tout est matière à sculpter ! Les sculpteurs s’emparent de sujets anecdotiques comme la représentation d’un fauve du jardin des Plantes (La Première proie de Charles Valton) jusqu’aux prouesses d’une danseuse de cabaret (La Danseuse Sacha-Lyo de Serge Youriévitch). Ces plâtres, outre leur valeur esthétique, ont permis également de garder le témoignage de ces nombreuses statues qui furent fondues pendant la seconde guerre mondiale.

 

Le Petit Palais, un musée pour la sculpture

Vue de la galerie de sculptures du Petit Palais, entre 1910 et 1911. © Archives du Petit Palais
   Le Petit Palais conçu par Charles Girault offrait un écrin parfait à cette collection. Ses grandes galeries situées de part et d’autre de la rotonde centrale, hautes de 15 mètres et largement éclairées par des baies latérales furent pensées pour accueillir la statuaire monumentale, et ce fut le cas jusqu’au début des années 1930. Henri Lapauze, directeur du musée jusqu’en 1925, pensa la première présentation de sculptures au sein du musée et fit de nombreuses acquisitions parmi lesquelles figurent certains des plus importants ensembles de la collection du Petit Palais comme les fonds Dalou ou Carriès. Ensuite, les directeurs changèrent d’orientation et vidèrent les galeries de ses sculptures, les mirent en dépôt et en réserve afin d’accueillir notamment des grandes expositions comme celle consacrée à l’Art italien (1935).

   Il faudra attendre 1989 et l’action de Thérèse Burollet pour que la sculpture retrouve progressivement toute sa place au Petit Palais. Elle propose l’année du bicentenaire de la révolution l’exposition Quand Paris dansait avec Marianne consacrée aux grandes commandes républicaines de la Ville de Paris entre 1870 et 1914. Cette exposition fait écho à celle d’Anne Pingeot dédiée à la Sculpture française du XIXe siècle. Les deux événements participent alors à un regain d’intérêt pour la statuaire du XIXe siècle. Dans les années 2000, suivent les expositions dédiées à Carriès puis Jules Dalou proposées par Amélie Simier, actuelle directrice du musée Bourdelle.

 

2018, le Petit Palais retrouve sa galerie des sculptures

   Le projet de cette nouvelle galerie des sculptures prolonge la démarche initiée par Thérèse Burollet. Grâce à la participation active de la COARC et la conduite d’une grande campagne de restauration, les grands plâtres, installés sur des socles monumentaux, reprennent tout leur lustre dans la galerie d’apparat du Petit Palais. La sélection des oeuvres reflète l’éclectisme de la période et fait alterner grandes commandes républicaines et sujets simples voire anecdotiques. Fidèle à sa volonté de mettre à l’honneur les gloires passées, le musée souhaite également par cette nouvelle présentation valoriser les sculpteurs Ernest Barrias et Alexandre Falguière, injustement méconnus aujourd’hui. Un dispositif numérique composé de deux tables tactiles complétera cette nouvelle présentation.