L’Entrée du Christ à Jérusalem

Acquisition d'une esquisse et d'un modello de présentation pour l’église parisienne de Saint-Germain-des-Prés qui viennent enrichir la belle collection d’esquisses religieuses du XIXe siècle du musée. A découvrir en salle 23 !

Le Petit Palais vient d’acquérir une esquisse et un modello de présentation pour l’église parisienne de Saint-Germain-des-Prés, réalisés par Hippolyte Flandrin (1809-1864), l’un des peintres religieux majeurs du XIXe siècle. Originaire de Lyon, Hippolyte Flandrin  se rend à Paris en 1829 avec son frère Paul pour étudier dans l’atelier du peintre Louis Hersent, avant d’entrer dans celui d’Ingres. Il remporte en 1832 le Prix de Rome et rejoint l’année suivante la Villa Médicis pour un séjour de cinq ans. De retour à Paris en 1839, il se consacre principalement à la peinture religieuse. Son talent lui vaudra d’importantes commandes pour des édifices religieux : Saint-Séverin et Saint-Vincent-de-Paul à Paris, Saint-Paul à Nîmes et Saint-Martin d’Ainay à Lyon. 

Les quatre commandes successives pour l’église Saint-Germain-des-Prés restent sa plus importante réalisation religieuse. En 1842, l’administration mandate deux artistes pour organiser la réalisation des décors : Édouard Gatteaux, sculpteur, ami d’Ingres et Victor Baltard, architecte. Les liens d’amitié entre Flandrin et ces deux artistes expliquent sans doute cette attribution complète du programme décoratif au seul Flandrin. On lui confia ainsi successivement le sanctuaire (1842-1846), le chœur ou la Chapelle des apôtres (1846-1848), la nef (1856-1863) et les transepts (1864).

L’esquisse acquise par le Petit Palais montre, avec le résultat définitif, des variations qui témoignent des hésitations du peintre. Sur cette première étude, le Christ, assis sur son âne, tend le bras en direction des habitants de Jérusalem venus nombreux pour l’accueillir. Le ciel dominant les remparts de la ville, qui sera finalement entièrement doré à la manière d’une mosaïque byzantine, est encore à ce moment-là strié par les nuages. Flandrin semble hésiter également sur le choix de la quatrième figure qui suit les vertus théologales. Avant de se décider pour la Patience, il lui préfère tour à tour l’Obéissance et la Mansuétude.

Ces œuvres viennent enrichir la belle collection d’esquisses religieuses du XIXe siècle du musée (environ 200 peintures) par Eugène Devéria, Jules-Elie Delaunay ou encore Victor-Louis Mottez. Le Petit Palais conserve aussi dix dessins d’étude pour l’église de Saint-Germain-des-Prés ainsi qu’un carton de vitrail pour le chœur de cette église. Ces deux peintures de Flandrin viennent compléter de belle manière ce panorama, au momment où le décor a retrouvé son éclat d’origine grâce à sa restauration spectaculaire. Elle  marque le retour en grâce de l’art longtemps décrié des frères Flandrin.

Flandrin, Esquisse pour la composition d'ensemble du décor du mur gauche de l'église Saint-Germain des Prés Flandrin, Modello de présentation du décor du mur gauche de l'église Saint-Germain des Prés
Esquisse pour la composition d'ensemble du décor du mur gauche de l'église Saint-Germain des Prés, PPP5005 Modello de présentation du décor du mur gauche de l'église Saint-Germain des Prés, PPP5006

Collection: XIXe siècle