"Le Dernier Communiqué" : un chef d’œuvre redécouvert, à retrouver en salle 22
Le programme commémoratif du centenaire de la Première Guerre mondiale se poursuit en 2018 avec l’évocation de la fin de la guerre et la signature de l’Armistice. L’art de l’après-guerre a pleinement pris part au sentiment de deuil et au désir de résilience des années 1920.
Ce triptyque monumental de Georges Leroux, redécouvert à l’occasion du récolement des collections, vient d’être restauré. L’artiste présente tout à la fois un document poignant sur l’engagement des troupes françaises dans le conflit mondial et une œuvre mémorielle qui appelle à la paix en témoignant de la violence de la guerre.
La composition réunit plus d’une cinquantaine de personnages. Soldats, officiers, pilotes, infirmières convergent vers un mur sur lequel est inscrit le texte du dernier communiqué diffusé le 11 novembre 1918 par le Grand Quartier général de l’armée française: « Au 52ème mois d’une guerre sans précédent dans l’histoire, l’Armée française, avec l’aide de ses alliés, a consommé la défaite de l’ ennemi... ». À gauche, la cavalerie, les troupes coloniales, et à droite le Génie et les nouveaux chars d’assaut, témoignent de la diversité des forces engagées.
Si l’œuvre met en image un sentiment d’union nationale, elle rappelle également les désastres de la Grande Guerre en représentant des soldats mutilés, des armes maculées de boue, un drapeau français en lambeaux dressé au-dessus du cortège, avec pour horizon le paysage dévasté des zones de combat.
Grand Prix de Rome en 1906, Georges Leroux avait déjà une solide réputation de peintre décorateur lorsqu’il fut mobilisé à 37 ans. Il participa aux violents combats qui se déroulèrent dans la Meuse puis, en 1916, passa à la section du camouflage qui utilisait le talent des peintres pour dissimuler au regard de l’ennemi le matériel des armées. De retour à la vie civile, Leroux poursuivit une brillante carrière, jusqu’à être nommé à la présidence de l’Institut en 1945.
I. C.
Collection: Paris 1900 Oeuvre: 1918 ou Le Dernier communiqué