16:00
If Rue Blomet could talk
Autour de l'exposition Le Paris de la Modernité (1905-1925)
Khalid McGhee, baryton et piano
Jonathan Mutel, violon
Cherchant à fuir la ségrégation raciale, plusieurs artistes noirs américains ont trouvé à Paris, un havre de paix leur permettant d’exercer pleinement leur art. La figure la plus emblématique est probablement Joséphine Baker, qui chantait « J’ai deux amours, mon pays et Paris ». D’autres compositeurs et artistes noirs ont eu une influence déterminante pour la musique au début du XXème siècle. A l’occasion du Black History Month, le Petit Palais et la Fondation des Etats-Unis ont choisi de mettre en lumière le travail de ces compositeurs précurseurs souvent oubliés dont l’héritage a fait vibrer Paris, à l’image du Bal Nègre de la rue Blomet.
Le programme s'ouvre sur Lift Every Voice and Sing, aussi appelé « l'hymne national noir ». Cette chanson emblématique, écrite par James Weldon Johnson et composée par son frère John Rosamond Johnson en 1905 pour l’anniversaire d’Abraham Lincoln est un appel à la libération et à l’affirmation du peuple afro-américain. La Levee Dance pour violon et piano de Clarence Cameron White réunit les influences classiques et afro-américaines, tout comme le Four African Dances pour violon et piano de Samuel Coleridge-Taylor, compositeur britannique originaire du Sierra Leone. Scott Joplin, compositeur afro-américain, fait figure de pionnier avec ses compositions ragtime. Eugenia (1905), Pineapple Rag (1908) et Scott Joplin's New Rag (1911) illustrent sa maîtrise du genre, façonnent durablement le monde musical, influençant aussi bien les premiers orchestres jazz que Joséphine Baker. Le programme se conclut par des negro spirituals arrangés par Harry T. Burleigh en 1917. Ces spirituals sont des chansons folkloriques religieuses des communautés Afro-Américains réduites en esclavage, dont la note bleue en fait un des parents du Blues.
Programme
John Rosamon Johnson
Lift Every Voice and Sing (1904)
Clarence Cameron
White Levee Dance (1904)
Scott Joplin
Eugenia (1905)
Pineapple Rag (1908)
Scott Joplin’s New Rag (1911)
Samuel Coleridge Taylor
Four African Dances (1914)
Harry T. Burleigh
Negro Spirituals (1917)
By An’ By
Deep River
I Got A Robe (Heav’n, Heav’n)
I Want To Be Ready
Nobody Knows The Trouble I’ve Seen
O Peter, Go Ring-A Dem Bells
Steal Away
Swing Low, Sweet Chariot
‘Tis Me O Lord
Were You There?
Présentation des musiciens
Khalid McGhee, pianiste et collaborateur américain, démontre une versatilité remarquable dans diverses disciplines musicales comme le piano soliste, la musique de chambre, l’accompagnement, la coaching vocal et la direction musicale. En tant qu’artiste en résidence et boursier Harriet Hale Woolley à la Fondation des États-Unis pour l'année 2023-2024, McGhee puise dans ses expériences musicales et dans son passé académique pour créer son univers artistique et vocal. Originaire de Saint Louis dans le Missouri, McGhee a été diplomé de la Kitt School of Music à Northern Arizona University. Il a par la suite obetnu deux fois la bourse allemande Deutschland Stipendium, lui permettant d’étudier à l’Institut pour la Musique à Osnabrück en Allemagne. En plus de ses activités musicales, McGhee est un défenseur de l'éducation artistique, en particulier pour les jeunes marginalisés. Il a récemment bénéficié d'une bourse Fulbright à Munich, en Allemagne, où il a exploré l'utilisation de la musique comme outil d'apprentissage de la langue et d'intégration sociale. Il poursuit actuellement un Diplôme Supérieur de Direction de Chant à l'Ecole Normale de Musique de Paris Alfred Cortot sous la tutelle d'Irene Kudela.
Concert en partenariat avec la Fondation des États-Unis
Fondée en 1930, la Fondation des États-Unis (FEU) est une résidence étudiante et un centre culturel située sur le campus de la Cité internationale universitaire de Paris (CiuP). Les fondateurs, Mabel et Homer Gage, avaient une incroyable vision avant-gardiste pour la FEU : un bâtiment Art Déco, un étage entier dédié aux arts, ainsi que deux ailes résidentielles afin de donner la même opportunité aux femmes qu’aux hommes d’accéder au système d’enseignement supérieur français. Dédiée à favoriser et à entretenir les échanges franco-américains, la FEU propose plus de 250 chambres d’étudiants, quelques studios pour les chercheurs et des ateliers pour les artistes. Créée en 1933, la bourse Harriet Hale Woolley (HHW) est attribuée chaque année à un petit nombre d’artistes visuels et musiciens américains ainsi qu’à un étudiant en psychiatrie. Le programme culturel franco-américain présente des projets menés par les résidents, les alumni, les boursiers HHW et les compagnies en résidence artistique. Les concerts, expositions, ateliers, conférences et performances interdisciplinaires organisés dans le sublime Grand Salon Art Déco sont ouverts au grand public. Les fresques qui ornent les murs ont été réalisées par le peintre franco-américain Robert La Montagne Saint-Hubert et sont classées monument historique. Situé au cœur de la FEU et s’ouvrant sur la roseraie anglaise, le Grand Salon et ses fresques nous rappellent l’importance de la culture et de la nature pour nourrir l’esprit, le corps et l’âme.
Horaire : 16:00
Durée : 1h
Accès au public en situation de handicap : Personnes à Mobilité Réduite (PMR), Personnes non - et malvoyantes.
Informations pratiques : Début du concert à 16h. Ouverture des portes 30 min avant.