Arts et Musique #5


27 avr.
Sans réservation
Géricault, Paysage au tombeau, le midi

16:00

Concerts

Arts et Musique #5

Public : Tout Public Lieu : Auditorium Gratuit

Autour des collections permanentes

Le Petit Palais a le plaisir de s'associer au Conservatoire à rayonnement régional de Paris pour un cycle de concerts autour de ses collections. Après une visite dans les salles, les jeunes musiciens sont invités à construire un programme autour d'une oeuvre qui les a particulièrement marqués.

Ce mois-ci, nous accueillons le pianiste Robin Le Garsmeur, étudiant dans la classe de Jean-Marie Cottet, autour du Paysage au tombeau, le midi de Théodore Géricault et de Méphistophélès à la taverne des étudiants d’Eugène Delacroix

PROGRAMME

Autour du Paysage au tombeau, le midi de Théodore Géricault

Entre 1835 et 1839, Franz Liszt voyage entre la Suisse et l’Italie avec la comtesse Marie d’Agoult. Il y composera les Années de Pèlerinage, dont la deuxième est consacrée à l’Italie.

Les trois sonnets 47, 104 et 123 de Pétrarque, initialement transcrits pour voix et piano, remarquables par la sobriété expressive de la ligne mélodique et pourtant la richesse de leurs harmonies, nous plongent dans une atmosphère musicale contemplative, presque mystique, dans l'esprit du nocturne, proche de Chopin. Ils décrivent poétiquement une liaison amoureuse, avec ses hauts et ses bas, et dans le cas du 104, l’impossibilité pour l’amant d’accéder à la paix intérieure.

Le sous-titre « Fantasia quasi una Sonata » d' Après une lecture du Dante indique bien qu'il s'agit d'une ample improvisation, dont l'impétuosité met en jeu toutes les ressources sonores du piano. Construite dans la forme d'une variation thématique sur un motif chromatique, c'est une des pages les plus fougueuses et exubérantes de Liszt, qui s'est inspiré de deux thèmes de la Divine Comédie de Dante Alighieri : la description des tourments infernaux des damnés et l'histoire d'amour de Francesca da Rimini.

Paysage au tombeau, le midi, de Géricault de 1818, précède les œuvres de Liszt d’une petite vingtaine d’années. Les montagnes visibles dans le lointain, évoquent la barrière des Alpes que les voyageurs doivent franchir pour gagner l’Italie. Le ciel nuageux donne une tournure dramatique au site escarpé dominé par une architecture en ruine. Le bâtiment perché sur un éperon rocheux reprend le plan circulaire du tombeau antique de Cecilia Metella. L’embarcation vers laquelle se dirige le couple apeuré rappelle la barque de Charon, qui dans la mythologie et la Divine Comédie, reçoit les âmes des morts et leur fait traverser le fleuve Achéron, artère du Styx. Au centre de la composition, un pilori où sont exhibés des membres humains, se réfère avec un réalisme morbide au supplice infligé aux brigands qui rançonnaient les routes du sud de l’Italie

Franz LISZT (1811-1886)
Deux extraits des années de pèlerinage - deuxième année : Italie
Sonnet de Pétrarque
Fantasia quasi sonata

Autour de Méphistophélès à la taverne des étudiants d’Eugène Delacroix

La Sonate pour piano en si mineur, S. 178, est une œuvre pour piano seul du maître hongrois, achevée à Weimar en 1853. La pièce, cependant, n’a été créée que 5 ans plus tard, à Berlin, par le célèbre pianiste et chef d’orchestre Hans von Bülow. Très souvent considérée comme l’œuvre pour piano la plus importante et complexe du compositeur, Richard Strauss rendit un jour à l’œuvre : « Si Liszt n'avait écrit que cette sonate en si mineur, œuvre gigantesque issue d'une seule cellule, cela aurait suffi à démontrer la force de son esprit ».

Bien que le compositeur n’ait jamais explicitement décrit ses inspirations, c’est un an après son écriture, qu’il achèvera la composition de sa Faust-Symphonie, elle aussi créée à Weimar, en 1854. Aussi, beaucoup aiment à penser à cette théorie selon laquelle les thèmes caractéristiques de la sonate s’inspireraient des personnages de Goethe : Faust, Gretchen et Méphistophélès.

Sur l’estampe Méphistophélès à la taverne des étudiants de 1827, Eugène Delacroix illustre Faust. « Au feu, à l'aide, l'enfer s'allume. - Sorcellerie ! Jetez-vous sur lui... son affaire ne sera pas longue », s’exclament les jeunes gens à la vue des tours de magie de Méphistophélès qui fait couler le vin et apparaître le feu. La mine effrayée et l’affolement des étudiants contrastent avec la décontraction d’un Méphistophélès qui s’amuse franchement alors que, derrière lui, Faust, rajeuni, lance un regard méprisant à ceux qui sont probablement les fameux étudiants que « depuis dix ans, [il] promène çà et là par le nez ».

Franz Liszt (1811-1886)

Sonate en si mineur S.178

 

Présentation du musicien

Robin Le Garsmeur est français d’adoption, d’origine vietnamienne. Le piano est entré dans sa vie à l’âge de 12 ans. A 14 ans, il entre au Conservatoire de Saint-Brieuc chez Cornelia Lindenbaum, et obtient son Diplôme d’Études Musicales au Conservatoire de Rennes à 17 ans. Après une licence d’économie et de mathématiques à l’Université Paris-Dauphine, il décide de se consacrer à la musique et rejoint la classe de Jean-Marc Luisada et Caroline Sageman à l’École Normale de Musique de Paris. Après une pause dans ses études musicales pendant un an, il intègre la classe Jean-Marie Cottet en 2020, en cycle concertiste au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, où il étudie également la musique de chambre dans les classes de Pascal Proust et Philippe Ferro. Sporadiquement, il reçoit les conseils de Laurent Cabasso, et a pu travailler avec notamment Anne-Lise Gastaldi, Jérôme Granjon et Aline Piboule. En 2021, il est pré-sélectionné à la Chapelle Musicale Reine Elisabeth. Il se produit régulièrement en formation de chambre au CRR de Paris, ou encore au Musée Carnavalet mais également au sein de l'Orchestre Philharmonique du COGE (chœurs et orchestres des grandes écoles). Il donne son premier récital en 2022, et a depuis eu l’occasion de jouer en solo à la Salle Cortot (Paris 17e), en l'Église-Saint-Merry (Paris 4e), au Château de Ville d’Avray (92), à l’Auditorium du Regard du Cygne (Paris 20e), à l'Institut National des Jeunes Aveugles (Paris 7e), au Festival des Musicales de Blanchardeau (22), ou encore au Palais des Institutions Italiennes de Tanger (Maroc).

Concert en partenariat avec le Conservatoire à rayonnement régional de Paris

Le CRR de Paris est un établissement culturel de la Ville de Paris qui s’inscrit dans le réseau des conservatoires parisiens et propose un enseignement spécialisé en danse, musique et théâtre. Il accueille 1750 élèves et étudiants encadrés par 300 enseignants ; en termes de disciplines sa proposition pédagogique est la plus large au niveau national et sa réputation s’est bâtie sur un enseignement d’excellence adapté aussi bien aux attentes de futurs grands amateurs que de futurs professionnels du spectacle vivant. Renommé internationalement il attire en moyenne 400 étudiants étrangers représentant 41 nationalités différentes Un conservatoire est une école d’art, aussi, la meilleure manière de découvrir son activité est de suivre sa saison culturelle : c’est sur scène, devant le public, que les élèves présentent l’aboutissement concret de leurs phases d’apprentissage. Afin d’ouvrir les projets sur les horizons les plus larges possible, de très nombreux partenariats sont développés dans le champ culturel, mais également social.

Horaire : de 16:00 à 17h15

Durée : 1h

Accès au public en situation de handicap : Personnes à Mobilité Réduite (PMR).

Informations pratiques : En auditorium. Accès libre et gratuit dans la limite des places disponibles. Début du concert à 16h, ouverture des portes à 15h30

Nombre de personnes maximum : 182