Le prolixe dessinateur que fut Daumier peignit très librement pour lui-même, reprenant dans des versions successives les mêmes sujets. L’amateur absorbé dans la recherche d’une gravure fait partie de ces personnages de la petite bourgeoisie parisienne cher à Daumier.

L’Amateur illustre l’émergence durant le Second Empire, dans la France de Balzac, d’un nouveau type de collectionneur. La fondation de la Société des aquafortistes en 1861, correspond au renouveau de l’intérêt porté par ces amateurs à l’estampe originale, plus accessible que la peinture à des revenus modestes.Tout en continuant à observer les mœurs et caractères de son temps, Daumier abandonne ici la verve satirique du lithographe des Croquis de Salon, pour donner à son personnage une expression plus universelle. L’ambiance recueillie traitée en clair obscur, la sobriété des camaïeux, la monumentalité des modelés rappellent cette impression de gravité paisible qui émane des intérieurs de Chardin.

Nous disposons de peu de repères pour connaître la chronologie et l’évolution stylistique des peintures de Daumier demeurées, à de rares exceptions près, dans l’atelier. Sa production dut s’intensifier après son licenciement du journal Le Charivari en 1860 qui lui laissa dès lors plus de temps pour se consacrer à la peinture de chevalet. Célébré de son vivant par Delacroix et Baudelaire, Daumier vendit ses oeuvres à un cercle restreint d’amateurs, tel Corot, l’ami attentionné, qui conserva jusqu’à la fin de sa vie ce tableau.

I. C.

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