Le Combat du Giaour et du Pacha, peint par Delacroix en 1835 s’inspire d’un passage des contes orientaux de Byron publiées en 1814 sous le titre The Giaour, a fragment of a turkish tale.

L’histoire relate les amours contrariés d’un vénitien, le Giaour - terme qui désigne l’infidèle pour les musulmans - et d’une esclave, Leila, appartenant au sérail d’Hassan, chef militaire d’une province turque. Leila, qui a manqué à la fidélité qu’elle devait au pacha Hassan est jetée à la mer. Son amant, le Giaour, la venge en tuant Hassan.

Byron incarne tant par sa vie indépendante et intrépide que par une oeuvre littéraire qui s’adresse au cœur et à l’imagination, le héros romantique par excellence. Ses voyages dans les pays islamisés du pourtour méditerranéen ont ouvert à Delacroix les portes de l’Orient. Le poète meurt en 1824, à 36 ans, près de Missolonghi, alors qu’il s’engage aux côtés des Grecs contre la domination turque.

La mort d’Hassan fait délibérément écho à la lutte des Grecs pour leur indépendance menée avec l’aide de la France, de l’Angleterre et de la Russie de 1820 à 1830. Alors que le poème de Byron met en scène deux troupes animées d’une même fureur, Delacroix choisit d’isoler les deux rivaux pour les représenter dans un duel dont la violence reste fidèle au récit.  Delacroix s’est également servi de ses souvenirs de voyage au Maroc. Les détails des costumes et des harnachements conservés dans ses carnets de croquis et repris pour la scène du combat mettent en valeur la richesse de sa palette rouge et or. Delacroix excelle à dépeindre un corps à corps d’une grande intensité visuelle où l’homme et l’animal sont étroitement associés.

I. C.

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