Vers 1887, Rodin redécouvre avec enthousiasme dans un coin de son atelier une étude pour le grand Saint Jean-Baptiste en plâtre exposé au Salon de 1880 : un Torse d’homme en terre crue, fissuré, craquelé et incomplet.

Pour en préserver la beauté presque archéologique, ce grand amateur d’œuvres antiques en fait faire un moulage et une très belle fonte, présentée ici.

Le patineur a visiblement senti le regard singulier de Rodin sur cette pièce, au point de lui donner l’aspect d’un fragment d’antique : la patine verdâtre joue des nuances que l’on retrouve sur les bronzes issus de fouilles archéologiques…

En 1900, Rodin donne au Torse une nouvelle vie : il en tire une épreuve en plâtre qu’il assemble à une paire de jambes - étude elle aussi pour Saint Jean-Baptiste - et crée ainsi un révolutionnaire Homme qui marche. Cette statue tronquée en mouvement, sans tête ni bras, est présentée la même année au Pavillon de l’Alma, lieu d’exposition indépendant de l’Exposition universelle, dans lequel Rodin montre le fruit de ses recherches les plus récentes.

Au delà de son audace elliptique, l’Homme qui marche révèle un Rodin de la maturité, fasciné par le fragment, les assemblages et le passage du temps sur sa création.

A. S.

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