Cousin d’Eugène Delacroix, Léon Riesener se forme à la peinture dans l’atelier du baron Gros (1771-1835). Il expose au Salon à partir de 1831. Au cours des années 1840 et comme de nombreux peintres à l’époque, il succombe à la mode daguerrienne : la photographie, récemment « offerte au monde » par François Arago, est un passe-temps raffiné et techniquement exigeant.

En portraitiste, Riesener photographie avant tout ses proches : en mars 1842, lors d’un séjour à Frépillon, la propriété familiale, il immortalise son illustre cousin ; trois de ces portraits, parmi d’autres de la famille, sont aujourd’hui conservés au Petit Palais, dont cette étrange effigie aux mains levées. 

La prise de vue rapprochée confère une présence fascinante au modèle. Le regard méfiant, le visage fermé et le geste crispé des mains donnent une allure méphistophélique au peintre. S’agit-il d’une facétie entre intimes ou d’une pose étudiée en vue d’une composition ? Delacroix, si rétif à se laisser photographier et entretenant un rapport complexe avec sa propre image, trouve ce portrait suffisamment intéressant pour en faire réaliser une contre-épreuve (aujourd’hui conservée à la BnF). 

Par la suite, Léon Riesener délaisse la photographie et connaît en tant que peintre une reconnaissance assez tardive : en 1873 seulement, il est promu chevalier de la Légion d’honneur et entre au musée du Luxembourg avec une Bacchante. Ses daguerréotypes seront longtemps oubliés ; aujourd’hui, ils sont devenus les joyaux de la collection photographique du Petit Palais.

S. G.C.
 

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