En 1909, Bonnard découvre avec Manguin et Signac la Méditerranée  et ses « reflets aussi colorés que les lumières ». Dés lors il passe ses hivers dans le Midi où il rend visite en voisin à Renoir. Il fait également de longs séjours sur la côte Atlantique dont la douceur climatique rétablit la fragile santé de Marthe, sa compagne. Le couple vient ainsi passer quelques hivers sur le bassin d’Arcachon, à partir de 1920 et jusqu’en 1931.

Peintre nabi à sa sortie de l’académie Julian, où il rencontre Maurice Denis, Paul Sérusier et Édouard Vuillard, Bonnard partage par ailleurs avec Monet, engagé dans l’aventure picturale des Nymphéas, ce que l’historien d’art Jean Leymarie désigne comme « l’intuition créatrice devant la nature ». S’il réalise dans un premier temps des croquis sur le vif, il s’éloigne du motif pour poursuivre le travail dans l’atelier, selon une méthode empirique faisant lentement surgir la vision picturale du souvenir.

Cette peinture maritime, aux couleurs intenses, provient de la collection du docteur Girardin. L’inscription manuscrite portée au dos de Conversation : « Arcachon St Germ[ain]/1926 »   et la date de 1930 généralement attribuée à cette œuvre, révèle la lente maturation du tableau. Bonnard réinvente l’espace en plaçant les figures, resserrées au premier plan, de manière à représenter l’eau et le ciel comme vus au travers d’une fenêtre. On retrouve ici l’intérêt que porte le peintre aux cadrages surprenants, héritage du japonisme, mais aussi de sa pratique de la lithographie.

I.C.

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