Avec ses personnages attablés aux terrasses des cafés et ses danseurs enlacés, Steinlen saisit dans un style coloré et incisif l’exubérance joyeuse d’un bal. Le peintre rassemble pour cette fête du 14 juillet toute une panoplie de figures familières du Paris populaire et canaille : ouvriers, artisans, gens de maison mais aussi souteneurs et escrocs que l’on surnomme alors les Apaches.

La rue pavoisée de drapeaux tricolores sert de décor à cette fête nocturne qui s’illumine aux feux des lampions.

Installé à Montmartre depuis 1881, le suisse Steinlen est un familier de ce moment de liesse populaire. Depuis son instauration en 1880, le 14 juillet qui rappelle la prise de la Bastille, emblème du renversement du pouvoir monarchique, est un moment de cristallisation de l’identité nationale. Au fil des années, les manifestations gagnent les faubourgs de la capitale décorés pour l’occasion d’arcs de triomphe, de guirlandes de feuillages, de drapeaux et de lampions. Fervent lecteur de Zola dont il est l’ami, Steinlen se fait connaître par ses illustrations et ses caricatures sociales et politiques qui paraissent dans la presse. Mais, comme son aîné Daumier, il consacre à la peinture la part la plus secrète et la plus libre de sa création. En novembre 1959 Le Bal du 14 juillet  figure à la rétrospective que le Salon d’automne consacre à Steinlen.

Cette peinture qui est l’une des plus grandes peintes par l’artiste rejoint alors les collections de la Ville de Paris.

I.C.

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