La nature joue un rôle essentiel dans le mythe d’Arion sauvé des flots. Pour évoquer cet épisode, Moreau donne au poète musicien l’allure d’un prince d’Orient et l’entoure d’un paysage aux rochers escarpés inspiré des fonds de Léonard de Vinci.

La légende d’Arion, poète lyrique et musicien grec, nous a été transmise par Hérodote. De retour à Corinthe après un voyage en Sicile, Arion dépouillé de sa fortune est jeté à la mer par les marins du navire. Grâce à l’intervention d’Apollon, un dauphin le recueille et le porte sur son dos jusqu’au rivage. Le dieu, en souvenir de l’aventure, transforme en constellation la lyre d’Arion et le dauphin.

La mythologie antique permet à  Gustave Moreau de mettre en oeuvre « cette logique sublime de l’imagination »,  qui guide son oeuvre. Le peintre se démarquant toutefois de ce qu’il nomme « la vieille friperie grecque classique » invente un univers pictural  qui puise aux sources les plus exotiques, de l’Inde au Japon, l’audace des couleurs intenses et le goût de l’arabesque.

L’année où il peint ce tableau pour Jules Clément Chaplain, lithographe, sculpteur et graveur de médaille, Moreau sort de l’isolement de son atelier pour enseigner à  l’Ecole des Beaux-Arts. Ses élèves, notamment Rouault, Matisse et Marquet, apprécient son ouverture d’esprit tandis que son influence s’exerce hors de l’école sur des artistes tels que Odilon Redon, George Desvallières et les symbolistes belges.

I. C.

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