Les origines modestes de Dalou, fils d’artisan, et ses convictions politiques d’homme de gauche, pourraient justifier l’intérêt précoce du sculpteur pour la représentation des classes populaires.

Il faut ajouter que depuis les années 1850, les « réalistes » - des romanciers, peintres, graveurs, photographes - prennent le peuple des villes pour sujet d’étude, souhaitant donner une image plus vraie du monde qui les entoure.

Dans les années 1888 à 1896, Dalou travaille à ses moments perdus - sans en avoir reçu de commande - à un projet de Monument aux ouvriers, qui ne verra jamais le jour. Il exploite une partie de ses études pour les bas-reliefs du Monument à Alphand (inauguré en 1899 avenue Foch), qui représentent des travaux de terrassement et d’aménagement de Paris. Les nombreuses études liées au Monument aux ouvriers sont en partie issues des scènes observées par Dalou et retranscrites dans son atelier, de mémoire ou d’après ses carnets de croquis. A ce stade, ni les visages, ni les vêtements, ni les techniques agricoles ne sont très caractérisés. Dalou n’aurait sans doute pas favorisé le pittoresque ou le narratif.

Certains éléments ont été étudiés plus en profondeur. La très étonnante Tête de paysan, dont les moindres rides sont marquées, a sans doute été esquissée d’après un modèle posant en atelier.

Ces esquisses pleines de vie ont été révélées à l’occasion de leur présentation en 1905 dans la salle Dalou du Petit Palais. Dès lors, elles ont été largement reproduites en bronze, et sont encore très collectionnées.

A. S.

Autre base documentaire

Autres bases documentaires

Découvrez une sélection de bases documentaires en ligne présentant des oeuvres du Petit Palais ou des documents en lien avec l'histoire du bâtiment et du musée.