Au cours de la semaine sanglante, du 22 au 28 mai 1871, un certain nombre de monuments Parisiens sont incendiés par les Communards, en particulier ceux liés à l’image du pouvoir. C’est le cas de l’Hôtel de Ville qui brûle le 24 mai. L’année suivante, le nouveau conseil municipal ouvre un concours pour faire renaître l’édifice. Théodore Ballu, architecte en chef des travaux de la Ville de Paris, est en charge du projet architectural. Si le nouveau bâtiment est inauguré officiellement le 13 juillet 1882, il est loin d’être achevé : le programme du décor intérieur des salles d’apparat n’est fixé qu’en 1888, et son exécution se poursuit jusqu’en 1906.

Pour la décoration de la Grande salle à manger (actuel salon Georges Bertrand), une vaste pièce rectangulaire aux murs lambrissés de chêne, la municipalité choisit le thème de la glorification de la Terre, mère nourricière de l'Humanité.

Le décor peint
Le plafond central représente un laboureur saluant le soleil qui monte à l’horizon, tandis que les deux plafonds latéraux symbolisent les deux Aliments essentiels, le pain et le vin, par la figuration de la Vendange et de la Moisson. Les dessus de porte sont consacrés aux allégories des Aliments supplémentaires, fraises, poissons, viandes et légumes du potager.

Les sculptures
Salle à manger de l'Hôtel de Ville de Paris Le décor sculpté décline également le sujet avec six statues de marbre blanc placées dans de grandes niches murales. Elles représentent des allégories de la Chasse, du Chant, de la Vendange, du Toast, de la Pêche et de la Moisson. Les modèles en plâtre à grandeur des trois dernières sculptures sont aujourd’hui conservées au Petit Palais. Ces six statues témoignent de l’éclectisme du style qui prévaut dans le décor sculpté de l’Hôtel de Ville.

Commencée en 1883 par Jean Antoine Marie Idrac et achevée par Jules Alexis Coutan, Le Toast est symbolisé par une femme qui se lève de sa chaise en tendant un verre afin de porter un toast. La figure est coiffée et drapée de manière théâtrale, et les courbes de sa silhouette ainsi que le jeu des plis de son vêtement suggèrent déjà les grâces de l’Art nouveau.

La Pêche d’Alexandre Falguière, représentant une femme à la robe ceinturée d’un filet duquel s’échappe quelques poissons, est au contraire modelée avec rusticité et schématisme.

Œuvre d’Henri Chapu, ancien pensionnaire de l’Académie de France à Rome, La Moisson s’incarne dans une paysanne aux bras puissants, vêtue d'une lourde jupe et tenant dans ses bras une gerbe de blé et une faucille. Par les traits du visage, les lignes classiques du drapé et la pose en léger contrapposto, l’œuvre témoigne de l’influence de l’enseignement académique fondé sur l’étude de l’Antique.

La Chasse, Le Chant et La Vendange sont respectivement confiées à trois autres artistes, Louis-Ernest Barrias, Jules Dalou et Gutave Crauck.

H. D.

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