Jean Carriès réalise cet autoportrait en cire vers 32 ans. C’est bien ainsi que le décrivent ses amis : les traits farouches, le regard sombre, les outils de travail à la main, le chapeau de feutre porté en permanence…

La cire est l’un de ses matériaux de prédilection. Le Petit Palais a la chance de conserver six de ces cires spectaculaires. Peu de sculpteurs de son temps osent employer ce matériau à une telle échelle pour une œuvre achevée. Le réseau de fentes si visible est d’ailleurs dû au vieillissement de la matière. La cire est teintée, partiellement estampée dans un moule, partiellement modelée, fixée sur un noyau en plâtre et filasse, ou recouvrant un socle en bois chantourné.

L’oeuvre a un aspect très réaliste : Carriès a fait faire successivement des moulages sur nature de mains (peut-être les siennes ?), de son torse « avec une blouse et les bras », qu’il réutilise sans aucun doute ici. Mais c’est aussi un autoportrait rêvé. L’artiste s’est entouré de ce qui avait un sens pour lui : un masque mortuaire dit la Mère de Carriès, un personnage de fantaisie rappelant les bustes imaginaires qu’il crée, et déjà, deux animaux étranges préfigurant ceux de la Porte monumentale, son grand œuvre inachevé.Bel hommage de ses amis, un tirage en bronze de cet autoportrait se trouve sur la tombe de l’artiste au cimetière du Père-Lachaise.

A. S.

Autre base documentaire

Autres bases documentaires

Découvrez une sélection de bases documentaires en ligne présentant des oeuvres du Petit Palais ou des documents en lien avec l'histoire du bâtiment et du musée.