Scène ou portrait, cette énigmatique peinture de Desvallières fait un passage remarqué en 1903 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts.C’est une année charnière pour cet artiste qui revient d’Angleterre et participe alors très activement à la fondation du Salon d’automne, où les parisiens vont bientôt découvrir les Fauves et les Cubistes.

Dans les portraits qui jalonnent son oeuvre jusqu’en 1914, Desvallières met ses modèles en situation, dans un décor qui leur ressemble. Il évoque ainsi au delà d’une personnalité un milieu, une atmosphère. Ces portraits sont généralement ceux de proches parents ou amis, comme ici l’épouse de son compagnon de l’académie Julian, Pascal Blanchard.

Plusieurs études ont précédé la version du Petit Palais. Peinte à l’huile sur papier, celle-ci semble plus aboutie bien qu’ayant conservé la vivacité d’une esquisse à l’aquarelle. La composition s’est resserrée sur Madame Blanchard, belle brune d’origine russe dont l’œil bleu ponctue le long profil « d’une grâce morbide et nerveuse » (André Chaumeix).

Une ambiance fin de siècle, « pleine de parfums et d’ardeurs étouffées » (Gabriel Mourey), émane de ce bal où un couple de danseurs s’étreint avec force tandis que Madame Blanchard s’inscrit dans le jeu des reflets et des transparences d’un décor ivoire, rose et or. On décèle dans cette oeuvre raffinée et étrange, au décor surchargé d’objets et de meubles précieux, l’influence de Gustave Moreau auprès duquel le jeune Desvallières avait complété sa formation.  

I. C.

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