Un long cortège de noce progresse sur la grand-route d’un village, depuis le centre du bourg figuré à droite de la composition, jusqu’à l’église cachée dans les arbres, représentée à gauche. Selon la tradition des mariages en Flandre aux XVIe et XVIIe siècles, les hommes et les femmes avancent séparément. Les fiancés marchent chacun en tête des deux cortèges, précédés d’un joueur de cornemuse, l’instrument rituel des noces et kermesses flamandes, et suivis respectivement de leurs deux pères et deux mères. A gauche, le fiancé, encadré par deux troncs d’arbre, porte la traditionnelle couronne posée sur un bonnet rouge. Au centre de la composition, la fiancée, emmitouflée dans un épais manteau et encadrée par deux jeunes garçons d’honneur, porte elle aussi une petite couronne sur ses longs cheveux dénoués.

Les lignes sinueuses de la procession font écho à celles du vaste paysage vallonné qui se déploie à l’arrière-plan, dominé par un grand moulin à vent surplombant une petite bute. Malgré le temps ensoleillé, un orage menace dans le ciel, comme il est courant, l’été, dans la plaine des Flandres. Aucun homme ne travaille dans les champs, des sacs de grains sont posés aux pieds du moulin arrêté, des moutons paissent paisiblement devant une grande bergerie couverte de chaume : le village entier semble s’être arrêté pour fêter cette journée, la plus importante dans la vie d’un paysan. Seules quelques femmes, dans la ferme à droite, s’affairent à préparer le repas de fête dans de grandes marmites posées sur des feux de bois, tandis que des charriots bâchés viennent probablement de déposer les invités.

La scène a été peinte pour la première fois par Pieter Brueghel l’Ancien, vers 1565, dans un tableau aujourd’hui disparu. En 1623, son fils cadet, Jan Brueghel l’Ancien, est l’auteur de la première version de cette œuvre, conservée au musée de la Ville de Bruxelles. Pieter Breughel le Jeune, fils aîné du maître, a réalisée celle-ci, également datée de 1623. Le peintre, dit aussi Breughel d’Enfer bien que ses compositions infernales soient exceptionnelles dans son œuvre, était à la tête d’un atelier très productif et a consacré l’essentiel de son œuvre à reproduire les tableaux de son père. Au XVIIe siècle, ce type de scènes de genre décrivant avec un réalisme touchant la vie quotidienne d’une classe de paysans aisée, eut un très grand succès aussi bien auprès de la haute société que dans les classes plus populaires. Cela explique le nombre de répliques de cette œuvre dont sept sont aujourd’hui bien identifiées.

H. D.

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