La Vierge occupe dans la peinture d’icône une place à la mesure de la dévotion toute particulière dont elle fait l’objet dans le christianisme.

Des icônes consacrées aux grandes étapes de sa vie (naissance, Annonciation, présentation au Temple, dormition…) sont présentes dans ce répertoire, de même que certaines qui évoquent le rôle de Marie dans l’histoire du salut, comme La Mère de Dieu, montagne inviolée ou « En toi se réjouit » figurant dans la collection. La Vierge à l’Enfant n’en reste pas moins le thème dominant, répété et réinterprété avec diverses variations dans l’ensemble du monde orthodoxe jusqu’à aujourd’hui.

Cette Vierge Glycophilousa (« du doux baiser ») est une déclinaison de la Vierge Eleousa (« de tendresse »). Elle s’en distingue par le détail de l’Enfant qui perd sa sandale. Le regard est légèrement voilé : Marie a la prescience des événements de la passion de son fils. Une affection profonde relie la mère et l’Enfant, qui s’accroche de la main gauche au rebord du manteau de la Vierge tandis qu’il tient dans sa main droite un rouleau citant l’Évangile de Luc (4, 18) : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’Il m’a oint. »L’iconographie et le style – le réseau de fines lignes blanches du visage et des autres parties du corps dénudées, la finesse des traits, le contour particulier de la paupière inférieure, les rehauts d’or des vêtements, les subtils clairs-obscurs –, suggèrent un peintre dans la lignée d’Andreas Ritzos (1421-1499).

R. Z.

Autre base documentaire

Autres bases documentaires

Découvrez une sélection de bases documentaires en ligne présentant des oeuvres du Petit Palais ou des documents en lien avec l'histoire du bâtiment et du musée.