L'étonnante richesse de cet objet utilitaire s'explique par le fait qu'un visiteur descend de chaise à couvert dans le vestibule, où elle demeure le temps de la visite et participe au décor. Il est donc plutôt conçu comme un objet d'intérieur momentanément exposé aux intempéries et cherchant à s'en préserver par un toit de cuir clouté et des panneaux d'un matériau imperméable comme le laque ou le vernis Martin.

Dans les années 1690-1720, l'arabesque connaît un regain de faveur par l'action de peintres et décorateurs à la suite de Jean Bérain (1640-1711). Daniel Marot (1663-1752) donne des décors assez proches de chaises à porteurs, mais son exil précoce en Angleterre pour raisons religieuses interdit de lui reconnaître ici une influence directe que l'on attribue plutôt à Sébastien Leclerc (1637-1714).

La personnalité des propriétaires, le duc Léopold Ier de Lorraine (1679-1729) et Elisabeth-Charlotte d'Orléans (1676-1744), nièce de Louis XIV épousée en 1698, explique l'exceptionnel décor de cette pièce à leurs armes. Des arabesques entourent les panneaux ornés de Renommées, de Victoires, de Mars ou de l'Histoire élaborant son œuvre en négligeant le Temps assis derrière elle. Autant d'allusions probables aux victoires des ducs de Lorraine, dont Léopold Ier lui-même, sur les Turcs. Les  amours couronnés constituent une évocation plus adaptée à l'union des deux époux.

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