Gustave Courbet peignant "L'Hallali du Cerf"

Etienne Carjat (1828-1906) est d’abord caricaturiste et lithographe, puis photographe, auteur de théâtre et journaliste. Initié à la photographie par Pierre Petit, il ouvre sa première enseigne professionnelle vers 1855, et se spécialise dans le portrait. Sa production se distingue par l’absence de recours aux accessoires et aux éléments de décor : le photographe préfère construire ses portraits dans un cadrage serré, allant à l’essentiel.

Etienne Carjat saisit Gustave Courbet alors qu’il réalise son dernier grand format : L’Hallali du cerf. Cette œuvre vient enrichir avantageusement le fonds Courbet conservé au Petit Palais.

C’est à Francfort, chez le peintre Victor Müller, que Gustave Courbet (1819-1877) et Etienne Carjat se rencontrent en 1859. Carjat gagne sa vie en croquant les touristes à Baden-Baden, Courbet professe à Francfort. Très vite, les deux hommes deviennent proches, et une amitié enthousiaste s’installe entre eux. Courbet aime à se faire photographier par Carjat dans différentes positions et costumes, du bourgeois en redingote à l'artiste au travail. Plus d'une dizaine de portraits sont ainsi réalisés au cours de la décennie 1860, qui soulignent l'intérêt que Courbet prête à sa propre image.

Carjat le saisit ici alors qu’il réalise son dernier grand format, L’Hallali du cerf, qui fera scandale : digne d’une peinture d’histoire, cette scène de chasse n’est encore qu’esquissée mais déjà troublante. Tandis que le cerf agonise, le peintre semble dévisager l’animal, plus qu’il n’a l’air de le peindre.

S. G. C.

Gustave Courbet peignant "L'Hallali du Cerf"

Collection: XIXe siècle Oeuvre: Gustave Courbet peignant "L'Hallali du Cerf"