Louise Abbéma, née à Étampes en 1853 et morte à Paris en 1927, a mené une brillante carrière de femme artiste dans la seconde moitié du XIXe siècle : très célèbre de son vivant, elle fréquentait les cercles parisiens les plus en vue, notamment le monde du théâtre (elle-même descendait d’une célèbre actrice de la fin du XVIIIe siècle, Louise Contat qui avait en 1784 créé le rôle de Suzanne dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais) et se fit une spécialité des portraits d’actrices.

Elle est surtout connue aujourd’hui pour la longue relation amicale – et sans doute amoureuse à ses débuts – qu’elle entretint avec Sarah Bernhardt, à partir des années 1870 et jusqu’à la mort de la célèbre actrice en 1923. Comme le peintre Georges Clairin, également amant puis ami de Sarah Bernhardt, Louise Abbéma fit partie des intimes de la célèbre actrice : elle l’accompagnait dans ses nombreux déplacements en France et à l’étranger et notamment dans sa résidence d’été à Belle-Île en mer. Louise Abbéma a inlassablement portraituré Sarah Bernhardt, en recourant à toutes les techniques du dessin et de la peinture.

Son premier portrait, présentés au Salon en 1876, marqua le début de la liaison des deux femmes et assura la notoriété à la jeune peintre. Aujourd’hui disparu, ce premier portrait préluda à une longue série de peintures et de dessins qui mettent en scène Sarah Bernhardt, tantôt sur scène, tantôt en coulisses. Certains de ces portraits sont conservés dans les collections publiques françaises (Portrait de Sarah Bernhardt dans le rôle de Marie de Neubourg de Ruy Blas, Paris, musée Carnavalet, Le Déjeuner dans la serre, Pau, musée des Beaux-Arts), mais beaucoup d’autres (notamment des dessins) ont été dispersés et apparaissent ponctuellement sur le marché de l’art. 

Le pastel du Petit Palais représente Sarah Bernhardt à table, en train de prendre une collation composée de cerises et de vin. L’actrice est reconnaissable à sa fine silhouette et à ses cheveux roux, « mousseux », relevés en un chignon haut caractéristique de la coiffure de l’actrice dans les années 1870-1880. Elle porte une élégante tenue de ville, bordée de fourrure, qui témoigne de son goût pour la mode et contraste par sa sobriété, avec l’exubérance des costumes de scène dans lesquelles les artistes (Clairin, Mucha etc.) ont souvent représenté Sarah Bernhardt.

Abbéma livre ainsi de son amie un séduisant portrait intime qui offre une image, rare, de l’actrice « au naturel », loin de toute mise en scène. Le portrait est également l’occasion pour Abbéma de réaliser une belle nature morte de fruits et de fleurs, très proche de celle que l’on trouve dans d’autres œuvres de l’artiste, comme Le Déjeuner dans la serre du musée des Beaux-Arts de Pau qui représente également Sarah Bernhardt dans un cadre intime. 

C. C.-V.
 

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